Changement de cap

Avant de vous parler de ma fin de semaine allongée, fête du travail oblige, et de mon périple en territoire inconnu, je dois faire un post sur un sujet d'actualité, à savoir le changement du Premier Ministre du Québec.

En effet, ce mardi était jour d'élections provinciales pour tous les Québecois de 18 ans et plus. Tout d'abord, il faut que je précise deux points :

- jour de vote un mardi? eh bien oui! on (enfin, pas moi tant que je n'ai pas la citoyenneté) peut voter par anticipation quelques jours avant si on sait qu'on ne pourra pas voter sur place le mardi; mais sinon, la loi impose à l'employeur d'offrir une plage horaire de 4 heures consécutives pour aller voter. Concrètement, les bureaux de vote ferment à 20h, du coup, mon boss a permis à ceux qui le souhaitaient de quitter à 16h. 

- le système électoral Québecois : contrairement à la France (admettant qu'on compare le rôle du Premier Ministre à celui du chef d'état), on ne vote pas pour une personne. On vote pour le député de sa circonscription, qui lui, représente un parti politique. Et le chef du parti politique qui a fait élire le plus de députés dans les 125 circonscriptions du Québec gagne l'élection et devient Premier Ministre. Par contre, on fait quand même une distinction entre la majorité relative et la majorité absolue : si le parti élu obtient 63 députés (et donc 62 députés pour les autres partis), on parle de gouvernement majoritaire. Au contraire, s'il obtient moins de 63 députés, on parle de gouvernement minoritaire. 

Les résultats : pour la première fois dans l'histoire du Québec, une femme a été élue Première Ministre. Son nom : Pauline Marois, elle est la chef du Parti Québecois. Par contre, même si tous les bulletins ne sont pas encore dépouillés, on peut déjà supposer très fortement que son gouvernement sera minoritaire et elle devra composer avec le parti d'opposition officielle, soit le Parti Libéral (parti défait) dont Jean Charest est le chef.

Concrètement, cela veut dire que malgré son élection, Mme Marois aura quand même les mains liées sur certains points qui lui tenaient à coeur dans la campagne électorale et qui auront du mal à passer sur un plan législatif (souveraineté, frais de scolarité, renforcement du français...) étant donné que les députés élus dans l'opposition vont la contrer. Mais surtout, ça veut dire qu'au prochain "vote de confiance" (projet de loi sur un sujet important qui, lorsque l'opposition vote contre, peut conduire à la défaite du parti élu), si elle n'obtient pas la majorité des votes, le gouvernement va être défait et on retournera soit en élections anticipées (la moyenne des gouvernements minoritaires est de 18 mois - alors que, sauf élections anticipées, les élections se font aux 4 ans) , soit un gouvernement de coalition, formés de ministres issus de l'opposition, sera formé.

En tout cas, je garde espoir de pouvoir enfin voter aux prochaines élections dans ce "pays" que j'habite depuis 4 ans et demi!