vendredi 18 novembre 2011

Do you speak français?

J'ai cru comprendre que la France est entrain de rediscuter les termes de l'accès à la citoyenneté française, et notamment d'imposer aux étrangers de parler un minimum français.

ILLUSTRATION: JOSÉE BISAILLON, URBANIA
Alors pour faire le parallèle avec ici, j'ai envie de vous parler de la langue française au Québec. Avec l'émergence de nouveaux partis politiques prônant la fierté d'être Québécois et voguant sur une vague de souveraineté, il est beaucoup question dans les médias de la place du français et de l'anglais au Québec. Ce qu'il en ressort, c'est qu'il y a Montréal d'un côté et le reste du Québec de l'autre.

A Montréal, ville ultra-cosmopolite, difficile de passer à côté de l'anglais. Certes une majorité des communautés étrangères n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle et il faut quand même reconnaître qu'à en choisir une à apprendre, c'est normal qu'ils choisissent l'anglais. Or, ce qui frustre une majeure partie des Québécois, c'est que les personnes qui parlent anglais ne parlent pas français, ou plutôt ne font pas l'effort d'apprendre le français. Mais pourquoi faire l'effort puisqu'ils peuvent littéralement vivre en anglais! 

A Québec et dans une grande partie de la province, la communauté est majoritairement francophone, et les anglophones n'ont autre choix que d'apprendre le français car l'environnement au complet est en français, que ce soit sur les panneaux, dans les magasins, dans la rue.. D'ailleurs, tous les anglophones que j'ai eu l'occasion de rencontrer étaient presque complètement bilingues, certains étant même venus à Québec pour parfaire leur français parce qu'ils savaient qu'ils n'auraient pas le choix que de parler français dans la capitale. 

Moi je n'arrive pas à trancher. J'avoue que j'aimerais avoir accès à plus de contenu anglophone à Québec (cinéma, librairie, etc.) car l'offre est très maigre, très peu de films sont proposés en version originale et les quelques librairies anglaises ont de tout dans tous les domaines, mais pas forcément dans mes goûts! Cependant j'admire cette envie de défendre un patrimoine linguistique et d'en faire un enjeu politique. Il y a une chose qu'on ne peut nier, les Québécois sont fiers de leur "pays" et de leur langue.

Mais dans tout ça, il y a quelque chose qui m'exaspère... c'est l'hortaugrafe!! On s'allie pour défendre le "parler français" mais il serait grand temps de mettre autant de coeur dans le "écrire le français". Je reçois une quantité de courriels et de fax tous les jours et dans 75% des cas il y a des fautes. Moi même je me rends compte que je suis entrain de perdre mes règles de conjugaison et de grammaire, car à force de voir les fautes, elles ne nous font plus saigner les yeux.. Saviez-vous qu'à l'Université, il y a un test de français à passer, même pour les francophones? c'est dire la confiance dans le système éducatif... alors que moi qui ai fait mes études en France, je n'ai pas à passer cet examen. (ceci dit, j'ai plein d'autres cours inutiles que j'aurais de loin préféré remplacer par un test de français).

Pour finir sur une note plus légère, je vous laisse avec la bande-annonce d'un récent film Québecois qui traite du sujet.

1 commentaires:

Coco a dit…

Travaillant dans le social, souvent arrivent des personnes étrangères qui ne parlent pas un mot de français alors qu'ils sont en France depuis des années. Et comme on arrive pas à les comprendre on nous traite de raciste car nous n'apprenons pas leur langue!!!! Le monde à l'envers.
Moi je dis que "tu veux venir en France, apprends la langue sinon restes où tu es". C'est un minimum.