jeudi 7 mars 2013

Conférence sur les autochtones

Hier soir, j'ai assisté à une conférence de l'Université Laval sur le thème "Quelle place pour les autochtones aujourd'hui?". J'y suis allée avec un double intérêt, d'une part, celui de mieux comprendre l'histoire autochtone et concrétiser un peu ce que j'ai appris dans mon guide pour la Citoyenneté (lol), et d'autre part, avoir des témoignages internes des récents soulèvements autochtones contre le gouvernement fédéral.

Parmi les conférenciers invités, Thierry Rodon (chercheur au Centre d'Études et de Recherches Autochtones) nous a expliqué l'histoire autochtone, des années d'alliance quand les premiers colons sont arrivés et avaient besoin d'alliés pour repousser les attaques américaines, aux années de soumission et d'éradication pendant lesquelles le gouvernement a voulu assimiler les autochtones et supprimer leurs droits.

La deuxième intervenante était Widia Larivière, une des fondatrices de la branche Québécoise du mouvement Idle No More, mouvement de protestation contre les politiques du gouvernement fédéral qui réduisent les droits territoriaux et posent des questions d'ordre environnemental. Elles nous a parlé des différentes actions menées (manifestations, marche à travers le pays...) mais son discours était un peu décousu et difficile à suivre.

Le troisième invité, et non des moindres, était Max Gros-Louis (ancien chef Huron-Wendat et ancien directeur de l'Assemblée des Premières Nations du Canada). Ses interventions étaient remarquées par leur pointe d'humour et le respect que son âge et sa carrière imposent. Il a commencé par sortir une plume et faire une mini-prière avant de parler, puis il a expliqué les impacts des lois sur les sauvages (termes exacts de la loi) sur leur mode de vie, les discriminations au sein même des réserves entre ceux qui ont le droit d'aller à l'école et ceux pour qui c'est interdit, l’amalgame qui est fait par les non-autochtones de considérer tous les "sauvages" comme "indiens" alors qu'en termes de droits, il y a de grandes disparités entre Premières Nations, Métis et Inuits. 

Enfin, le dernier conférencier était Jean-Louis Fontaine (historien et traducteur d'origine Innue). Il nous a raconté son enfance dans le bois à vivre comme les anciens, son départ forcé à l'âge de 13 ans pour les pensionnats, son sentiment d'avoir vendu son âme en allant vivre chez les "Blancs". Même si son discours était intéressant, je ne l'ai pas toujours trouvé pertinent.

S'en est suivie une période de questions du public pendant laquelle certains thèmes ont été abordés plus en profondeur, comme l'éventualité de la création d'un nouveau palier de gouvernement autochtone, l'exemple d'autres pays occidentaux dans leurs relations avec les autochtones (comme la Nouvelle-Zélande et les Mahoris), la place des enfants métissés, la place des autochtones au Québec... 

Une chose certaine, tous se sont accordés pour dire qu'ils ne sont pas Québécois et même que le Québec était la pire province en terme de "gestion" des autochtones puisque leurs terres ont été volées sans aucun traité en contrepartie, contrairement aux autres provinces canadiennes. A ce sujet, Max Gros-Louis était très véhément, et quand une personne du public lui a demandé si, dans le cas d'une indépendance du Québec, les communautés autochtones se rallieraient au Québec, il a rappelé que la logique aurait voulu que les colons s'intègrent aux autochtones et non l'inverse, et que si séparation il y avait, 85% du territoire Québécois était sur les terres autochtones et que le gouvernement devrait dealer avec eux!  


Bilan : je n'ai pas le sentiment d'avoir eu vraiment des réponses claires sur le thème, juste quelques pistes à explorer. Cependant, j'ai partagé cette soirée avec ma collègue blogueuse de Quebecaime, ce qui nous a permis de mettre enfin un visage sur nos blogs respectifs et ce fut une rencontre fort plaisante.

1 commentaires:

Isabelle, Olivier et leur petite famille a dit…

Et zut...
Moi qui bosse sur le campus, j'ai loupé cette conférence qui m’intéressait.Sniff

Olivier