mardi 27 mars 2012

On the road again


Ça fait bientôt six semaines que les étudiants, ou tout du moins une partie d'entre-eux, sont en grève. Au menu des revendications, une hausse prévue des droits de scolarité de 1625$, étalée sur les cinq prochaines années.
Je vais être bien franche avec vous, je ne sais pas de quel côté me placer dans ce débat. Certes je comprends leur crainte que les études supérieures deviennent de plus en plus élitistes et réservées aux personnes qui auront les moyens de les payer, au détriment des classes plus populaires qui devront travailler plus pour financer leurs études ou même abandonner leurs ambitions universitaires.
Mais d'un autre côté, le Québec est la province dans laquelle les études universitaires coûtent le moins cher au pays et celle qui offre le plus de programmes de prêts et bourses aux étudiants, et le gouvernement justifie la hausse des frais par la continuité d'offrir un service et des infrastructures de qualité et également pour financer en partie les programmes d'aides financières.
Je ne sais pas si j'ai vu trop de grèves en France et que je suis blasée, mais cette grève étudiante ne m'impressionne pas. Si je n'arrive pas à prendre position, c'est que je ne comprends pas leur démarche. Refuser d'aller en cours pénalise les étudiants eux-mêmes, puisque la session était assez avancée dans le temps pour ne plus avoir la possibilité d'être annulée. Les cours non dispensés seront soit rattrapés pendant l'été, ce qui inquiète d'ailleurs les représentants du patronnât car leur manne de main d'oeuvre estivale est maintenant compromise, ou pire, si l'enseignant juge que le nombre de cours déjà dispensés et le contenu mis sur le site internet suffisent à comprendre la matière telle qu'elle aurait été vue en temps normal, l'examen final sera donné le jour prévu... et donc les étudiants devront mettre les bouchées doubles pour bachoter et ne pas couler leur cours, ce qui reviendrait à devoir le reprendre, et donc le repayer!!
Quoiqu'il en soit, le conflit semble installé, les étudiants ne démordent pas de leurs grèves et manifestations  et en face, le gouvernement continue de répéter que le budget est voté et que la décision ne sera pas révisée, point final.
Comme toujours, au lendemain des manifestations, les organisations étudiantes se vantent d'avoir rallier encore plus de personnes à leur mouvement tandis que les journalistes commencent à parler d'exaspération de la population qui "s'allie" aux étudiants, surtout pour demander au gouvernement d'engager le dialogue, histoire d'en finir avec les grands axes bloqués. D'ailleurs, les étudiants qui ont manifesté sur l'autoroute ont tous été arrêtés par la police et ont écopé d'une amende de 500$, au final plus élevée que la hausse des frais de scolarité de leur prochaine année!
Pourquoi je ne suis pas en grève? Chaque faculté a sa propre association étudiante qui tient des assemblées générales pendant lesquelles les étudiants votent pour ou contre la grève. Historiquement, la Faculté des Sciences de l'Administration dont je dépends vote très rarement en faveur des grèves et j'ai donc échappé au mouvement. Pour ma part, et en discutant avec quelques étudiants de ma classe, on est satisfait de notre sort et de pouvoir continuer à suivre les cours normalement. Combiner les études et 40h de travail est déjà assez compliqué comme ça!
Cependant, je leur souhaite bonne chance dans leurs négociations, si négociations il y a, car je me sens privilégiée dans mon cheminement scolaire, et c'est sans doute pour ça que mon discours est moins engagé.
Pour en lire plus :
  1. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201203/23/01-4508472-une-manifestation-historique.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4508277_article_POS2
  2. http://www.cyberpresse.ca/debats/opinions/201203/23/01-4508763-si-la-greve-se-poursuit-les-etudiants-sont-assures-de-gagner.php
  3. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201203/22/01-4508246-droits-de-scolarite-charest-ne-bronche-pas.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4508604_article_POS2


3 commentaires:

Coco a dit…

Effectivement pas évident de faire son choix. Mais au Québec je trouve que ça rigole moins. C'est décidé donc on ne négocie plus. Pas mal le coup de l'amende pour avoir manifesté sur l'autoroute!!

Chichi a dit…

Ouai pas facile...
Moi je soutiens leur action, mais ils me font presque "pitié" je dirais, tellement se battre ici semble perdu d'avance...

Anonyme a dit…

Je penses que le combat des étudiants n'est pas que pour eux même et leur compte en banque personnel. C'est aussi un combat pour leurs idéaux et pour les générations futures.
Oui leurs actions leurs couteront peut-être des frais supplémentaire et/ou leurs donneront du travail supplémentaire. Oui le blocage du pont leurs ont coûté plus que l'augmentation d'une session...
Mais s'ils réussissent, les bénéfices n'en seront-ils pas meilleurs, pour eux, et pour les prochains?

Serait-ce logique que le gouvernement affiche un visage hésitant? C'est évident que non.

Je suis étudiant français régulier. J'ai voté blanc, non pas parce que je m'en fiche, mais parce que je n'avais pas encore d'opinion du la grève. Maintenant que je vois mieux ce qui est en jeu, je le regrette.
S'il fallait à nouveau voter, je ferai le choix de prendre le risque de sacrifier ma session pour afficher mon opinion et aider au combat.